A sa façon, ce modeste article de blog propose une « Défense et illustration de la thèse doctorale »… Défendre la thèse, c’est bien ici mon intention. La défendre en l’illustrant, c’est-à-dire en rappelant ses mérites ; ou plus exactement ses bienfaits.

Mais pourquoi la défendre ?

Vous qui me lisez, vous le savez sans doute très bien, les conditions sociales et matérielles dans lesquelles on réalise une thèse ne sont pas toujours faciles.  Il est bon d’en parler, de dénoncer ce qui doit être dénoncé : insuffisance des financements, problèmes d’encadrement etc.

Cependant, depuis quelques temps, dans les journaux et sur les réseaux sociaux, quand on parle de thèse, la tonalité est presque toujours négative : il n’est question que de dévalorisation du diplôme, de problèmes divers touchant les laboratoires. La thèse, pour le dire ainsi, a mauvaise presse ; et tout en dénonçant à juste titre ses conditions de réalisation, on en oublie parfois de rappeler quelle est sa valeur intrinsèque et pourquoi il faut la défendre : on en vient paradoxalement à renforcer cette image de voie de garage et de démarche masochiste qui ne lui rend pas grâce.

Il ne s’agit pas de nier les difficultés, mais de revenir aux sources : d’évoquer ce qui fait vivre une thèse, ce qui fait la joie d’un doctorant.

Ce besoin de rappeler les aspects positifs de la thèse est partagé ; d’ailleurs, un joli post de blog vient tout juste d’être publié sur ce sujet par Marine Rouch.

J’invite donc à ne surtout pas jeter le bébé avec l’eau du bain : car si les conditions de la thèse sont indéniablement dures, on ne peut pas confondre ces conditions avec l’exercice de la recherche en lui-même : et c’est de cette expérience intellectuelle unique que je veux parler aujourd’hui, pour que l’on n’oublie pas à quoi sert de défendre la thèse et les doctorants : à sauvegarder l’existence d’un exercice valeureux et irremplaçable.

Il y a deux mois, j’ai demandé aux doctorants qui sont inscrits sur ma liste d’infos de répondre à un petit sondage improvisé, avec 3 questions principales, qui visaient à comprendre quels éléments positifs peut apporter une thèse  :

– Qu’est-ce qui vous motive, jour après jour, à continuer à travailler sur votre thèse?

– Qu’avez-vous réalisé pour votre thèse que vous ne vous sentiez pas capable de faire ?

– Quelles qualités a développées la thèse chez vous ?

J’ai reçu en deux semaines plus de 200 réponses. C’est de ces réponses que je me fais le porte-voix aujourd’hui : elles montrent pourquoi la thèse est, pour beaucoup, une source de joie à laquelle il serait bien difficile de renoncer.

 

Une précision importante : le sondage était anonyme, et j’ignore le plus souvent la discipline des répondants, mais il est clair que beaucoup de gens qui suivent mes actualités travaillent en SHS. Par ailleurs, ce questionnaire était une initiative personnelle et informelle. D’aucuns trouveront, sans doute, que mon analyse n’est pas « scientifique » : elle ne prétend pas l’être, cet article est un article d’opinion. Je referme la parenthèse.

J’ai sélectionné 4 sources de félicité, 4 types de vécu qui donnent du sens à la thèse ; ce n’est pas exhaustif, et il peut y avoir d’autres manières de présenter les choses, mais voilà comment j’ai lu les réponses à mon sondage.

Je vous précise, lecteur, que vous ne vous retrouverez pas forcément dans tous les aspects présentés : chaque parcours est différent, et certains témoignages résonneront en vous plus que d’autres.

Eclairer le monde : un plaisir intellectuel

La stimulation intellectuelle : voilà en premier lieu ce qu’apporte une thèse. D’ailleurs, certains doctorants sont entrés en thèse tout en ayant une vie professionnelle bien établie, mais qui ne pouvait pas leur apporter un degré suffisant de plaisir intellectuel. « Je viens d’un parcours professionnel, j’avais besoin de faire travailler ma tête », explique une doctorante : « cela m’a ouvert des portes inimaginables jusque-là ». La thèse offre ce qu’on ne trouve guère ailleurs : le luxe de réfléchir longuement, profondément à une question.

Un élan mystérieux nous pousse à aller toujours plus avant pour comprendre, éclairer, interpréter ce qui nous entoure ; cet élan nous sépare des animaux et fait de nous des humains, mais il ne trouve pas facilement à s’épanouir dans notre société hyper-réactive ; la thèse est l’un des rares espaces qui nous permet de cultiver, avec patience et persévérance, cette aspiration fondamentale à la compréhension du monde.

Le travail de recherche consiste en général à éclairer un aspect ignoré du monde : donner à voir un petit bout de notre univers, mais aussi lui donner du sens, l’interpréter. A l’origine de cette quête, il existe une sorte de pulsion : des doctorants m’ont fait part d’un rapport passionné, amoureux pourrait-on dire, à leur sujet d’étude.

« Mon sujet me pousse à tenir le coup » ; « je suis motivé par la beauté et l’intérêt scientifique du thème choisi » et même : « c’est mon premier amour ! ». Je ne sais pas comment expliquer cet intérêt exclusif et dévorant pour un thème en particulier, même si je l’ai vécu moi aussi. C’est mystérieux, mais c’est très beau !

L’activité intellectuelle est susceptible d’apporter tantôt un bonheur paisible et de longue durée (telle la sérénité concentrée du moine copiste !) tantôt un feu d’exaltation et d’enthousiasme (semblable à la joie de l’explorateur devant la ville inconnue) ; elle est constituée de deux faces :  la découverte, et la création.

La découverte

 « Ce qui me motive, écris un doctorant, c’est la sensation extraordinaire que je ressens lorsque je fais des découvertes ». Découvrir est un verbe omniprésent dans les réponses : découvrir des phénomènes, des relations entre phénomènes, ou tout simplement des données intéressantes. Une historienne écrit : « thèse pour moi est synonyme de bonheur, car ces moments où je découvre une lettre ou juste une phrase qu’aucun historien avant moi n’a découverte, ce sont des moments parfaits : en faisant ma thèse, j’ai l’impression de tailler un diamant ».

Tailler un diamant, nous voilà déjà dans la dimension créative.

La création

Il s’agit bien sûr ici de créer un texte, mais aussi une vision du monde (d’une portion du monde) ; de replacer l’élément découvert dans une lumière qui provient de nous, de notre esprit. Une doctorante parle du « plaisir de mettre en mots une réalité interprétée à la lueur de ma pensée propre – avec les vertiges associés ».

« Le plaisir de créer de la connaissance » et celui d’ « aller au bout d’une argumentation », pour reprendre les mots respectifs de deux témoins, sont au cœur du travail de rédaction, qu’un troisième répondant décrit ainsi : « écrire, retravailler, affiner, restructurer, comprendre et avancer » : on est effectivement proche de la joaillerie !

Ce qui rend ce processus si exaltant, c’est le sentiment de liberté qu’il procure…  parfois, quand le doctorant maîtrise les règles de son art. Le terme de liberté est d’ailleurs également récurrent dans les réponses.

En tout cas, l’exercice intellectuel nous fait découvrir en nous des capacités insoupçonnées : « je découvre de nouvelles relations, grâce à une capacité cognitive cachée en moi », constate, avec un brin d’humour, une doctorante. Beaucoup affirment avoir grandi intellectuellement, avoir une meilleure appréhension du monde, de la société, être plus souples aussi : « plus j’apprends, plus je travaille ma flexibilité mentale », constate une répondante ; « je me suis rendu compte que j’étais beaucoup plus forte et capable que ce que je pensais », remarque une autre.

Aller au-delà de nos limitations : c’est justement un thème récurrent des témoignages.

Relever le défi ! Une aventure sportive

Dans son ouvrage « Autoportrait de l’auteur en coureur de fond », l’écrivain japonais Haruki Murakami laisse deviner un parallèle entre son activité d’athlète (il a longtemps participé à des marathons et des triathlons) et son activité d’auteur. Les doctorants trouveront cela parfaitement logique, et connaissent bien cette sensation d’être emportés dans une très longue course de fond, qui les amène à chercher en eux des ressources inattendues, à tomber, à se relever, en quête du second souffle, puis à emporter une victoire qui reste, finalement, assez solitaire et mécomprise de leur entourage. Le marathonien est seul dans sa quête, et si un esprit de compétition l’anime, c’est d’abord la compétition contre lui-même, ou contre ses démons.

Dans les réponses au sondage, se trouve ainsi toute une sémantique qui ne détonerait pas dans un récit sportif. Pêle-mêle : « je veux me prouver que j’en suis capable » ; « c’est un défi personnel » ; « un challenge » ; « c’est un engagement envers moi-même » ; « je suis décidé à en découdre » ; « je veux me dépasser jour après jour » ; « la thèse c’est aller au bout de soi-même, et au-delà » ; « j’ai le désir d’exceller et d’aller toujours plus loin » ; « je dois aller jusqu’au bout, ne pas lâcher ! ».

Contre quoi s’agit-il d’en découdre ? Contre nos propres résistances, contre les croyances qui nous limitent ; contre le jugement des autres, aussi : « contre ceux qui disent qu’à un certain âge, ce n’est pas possible », note un doctorant ; ou contre ceux « dans ma famille qui disaient que ce n’était pas pour moi, que c’est une affaire d’hommes », relève une doctorante.

Aucun doctorant ne se sent légitime d’emblée, et la confiance en son travail se construit peu à peu, dans un parcours de longue haleine, et au fil de ce qui fait office d’entraînements : rédactions de multiples brouillons et notes, interventions orales devant les pairs, discussions plus ou moins houleuses avec les collègues… Car il faut savoir répondre aux commentaires et aux critiques, et ça aussi, c’est un « challenge ».

C’est ainsi que la thèse développe chez ses athlètes des vertus plutôt rares et précieuses : « patience », « persévérance », « résilience », « opiniâtreté » sont les termes qui reviennent le plus souvent.

La thèse, cependant, n’est pas qu’une aventure individuelle. Elle est l’occasion de nouer des liens, et plusieurs doctorants l’ont également évoqué.

Contribuer et rencontrer : la dimension d’ouverture

S’il est vrai qu’à certains moments, la thèse requiert une forme d’ascèse, elle ne se réduit pas à une aventure intellectuelle solitaire et introspective. Comme l’objectif de la recherche est de comprendre le monde, la première étape est d’ouvrir les yeux sur celui-ci, de le rencontrer, en dehors des modalités habituelles, en laissant de côté ses habitudes et ses jugements de valeur. La thèse est donc aussi un mouvement d’ouverture vers les autres.

Que ces autres appartiennent au passé ou au présent, ils nous enseignent à accueillir l’altérité, ils sont une leçon d’humilité : « Je suis historienne, et j’ai la chance de travailler sur des manuscrits du XIIIème siècle, écrit une doctorante, ils me font voyager dans le temps » ; un jeune thésard en sociologie note : « Je me suis transformé cognitivement ; tout est le produit social de quelque chose. J’ai abandonné les jugements moraux pour plus d’écoute, d’altruisme, de compréhension et d’intérêt pour la vie des autres, de sens de l’observation, et je vois la richesse du monde dans ses infinies nuances ».

Le travail de terrain, cette confrontation au réel qui est un élément crucial de la thèse, est un gage d’ouverture : bien mené, il nous met au défi, contredit nos préjugés, nous empêche de devenir des idéologues fermés. « Jamais je n’aurais cru, écrit un répondant qui travaille en anthropologie, que ma thèse m’amènerait à rencontrer tant de personnes différentes, à croiser les sensibilités, les mondes sociaux, à explorer tant d’auteurs et d’idées ».

Selon une autre doctorante, le terrain et ses rencontres fournissent une motivation pour achever son travail : « j’éprouve une sorte de loyauté et de reconnaissance envers toutes ces personnes qui ont jalonné mon parcours de terrain : si je me reconnecte à eux, j’en suis suffisamment émue pour y puiser la force de continuer ».

Il n’y a pas qu’avec les personnes rencontrées sur le terrain que les rencontres sont riches. Les jeunes chercheurs ont des échanges avec leur encadrant, avec leurs pairs, avec d’autres chercheurs.

 J’ai souvent observé que ces relations ne sont pas faciles : mais aujourd’hui je veux remarquer que plusieurs doctorants ont mentionné « la richesse d’échange » avec leur directeur et sa « confiance » comme étant une grande source de satisfaction. Le « plaisir d’échanger avec d’autres chercheurs » est aussi présent : une notion de communauté de recherche apparaît dans certains témoignages.

Un verbe se répète au fil des réponses : « contribuer ». La recherche est un pas de côté, un espace de réflexion loin de l’action ; mais chacun sait qu’on réfléchit aussi pour mieux agir. Et par leur engagement, les jeunes chercheurs montrent « une envie très belle de contribuer et d’aspirer à un monde plus conscient », pour reprendre les termes de l’un d’entre eux.

« Contribuer à résoudre, à améliorer, à trouver des solutions » ; « contribuer à la doctrine de mon domaine d’études » ; « la joie d’apporter une pierre à l’édifice » : tels sont les mots par lesquels les répondants expriment ce sentiment de faire partie d’un tout plus grand, d’un effort collectif pour expliquer, donner du sens et mieux vivre. Et cela aussi, ça compte.

Se construire : la thèse comme étape existentielle

Dans tout périple, on finit par découvrir à la fin que la vraie victoire ne réside pas là où on l’attendait : la vraie victoire est intérieure, dans la mesure où l’on a pu progresser dans la connaissance de soi, au fil de ces mois et de ces années.

Ce constat n’est pas une rêverie personnelle : il émerge de vos témoignages, de façon parfois poignante: « J’ai le sentiment de me construire », écrit une doctorante. « La thèse est pour moi un voyage où je me suis alignée avec moi-même, avec les autres, et plus ouverte sur le monde », témoigne une autre personne.

Les grandes difficultés traversées, les « creux » parfois très profond entre les vagues nous amènent à chercher nos ressources profondes et à débusquer les peurs cachées ; c’est ce qu’exprime cette jeune chercheuse : « pour ma thèse il y a un océan de sources dans les archives et bibliothèques françaises ; le moment où j’ai compris que je devais me débrouiller seule pour trouver une sortie à ce labyrinthe a été très douloureux, certes, mais avec un peu de recul je le considère comme un tournant car à partir de ce moment-là, j’ai osé voler de mes propres ailes et me faire confiance. »

Acquérir la confiance est un aboutissement souvent mentionné dans les réponses : « je me suis découvert une grande confiance dans mes idées, et que je ne dépendais pas autant des autres que je le pensais », note une doctorante. Le parcours de thèse peut donc changer le regard que l’on porte sur soi : « pendant longtemps, j’ai pensé que j’étais une personne à renoncer facilement ; il s’est avéré que je suis plutôt coriace, bien que lente » ; il peut aussi activer une vraie capacité de changement : « je me suis affranchie de mes peurs : peur d’écrire de créer, de me montrer, peur du jugement d’autrui ».

C’est pourquoi, écrit un autre témoin « j’ai l’impression d’être dans une phase ascendante de ma vie : d’acquérir plus d’expérience jour après jour, de ne plus être la même personne depuis la première année : chaque année apporte du nouveau dans mon cheminement ».

En cherchant à surmonter les problèmes que pose la réalisation d’un travail aussi long et complexe, on se heurte à nos croyances limitantes, à nos faiblesses, on doit les contourner ou les résoudre. Cette doctorante a trouvé un nouvel équilibre : « Je suis en train d’apprendre à être bienveillante envers moi-même tout en demeurant exigeante, alors qu’avant soit ma bienveillance se faisait au détriment de mes exigences, soit mon travail se faisait au détriment de mon bien-être. La thèse m’a aidée à trouver un équilibre entre l’intensité de mon travail et mon regard sur moi-même. »

La thèse nous permet aussi de sortir du train-train, des routines d’action et de pensée. En elle-même, elle est étrange : un travail si long, si peu gratifiant en apparence, aux retombées si abstraites… Cette étrangeté même lui confère un caractère unique et une sorte de pouvoir : celui de remettre le plaisir de la découverte au cœur de notre vie, de sortir de son petit soi, et donc d’enchanter le monde. Un doctorant témoigne : « J’étudie mon propre milieu professionnel. L’anthropologie m’aide à rester humain, en questionnant mes pratiques. Elle donne du sens à ma vie. La thèse ré-enchante mon monde : jamais je n’avais trouvé le réel si riche ».

Certes, la thèse, en France du moins, n’apporte pas une reconnaissance sociale à la mesure des efforts engagés. Mais, affirme une doctorante dont la famille est sceptique, « on n’a qu’une vie, et je ne vais pas la passer à imiter celle des autres ». On choisit la thèse parce qu’on a « envie d’un espace de création et d’expression de soi, pour le sentiment de liberté et d’accomplissement ».

En vérité, j’ai également obtenu quelques réponses nettement plus prosaïques : pour certains doctorants « avoir le diplôme », obtenir « le poste » sont des motivations premières, et mener sa thèse comme un projet professionnel parmi d’autres s’impose pour rester efficace et pragmatique. Pour ceux-ci, l’idée de parcours initiatique doit paraître assez confuse.

Je comprends cette perspective plus rationnelle qui correspond à une certaine logique d’action. Mais, peut-être à cause de mon propre discours (assez axé sur l’affirmation et le développement personnel), nombreux sont ceux, parmi les doctorants qui me suivent, qui aiment évoquer les enjeux personnels de leur expérience ; ce qui peut expliquer que les témoignages que j’ai recueillis mettent plus souvent l’accent sur le cheminement intérieur que permet la thèse.

C’est ainsi qu’une doctorante qui a répondu à mon sondage affirme : « je pense que la thèse est une quête personnelle. Ne mettez pas votre insertion professionnelle au premier plan, cela vous gâcherait l’expérience. Travailler dans un domaine, faire une thèse dans un autre, ou conjuguer les deux (faire une thèse sur son travail comme je le fais), tout est possible. Et j’invite vraiment les post quadra et même les retraités à faire une thèse, beaucoup ont tant de choses à apporter, et la thèse peut leur enseigner comment le dire de façon féconde... ».

Les conditions matérielles difficiles de la thèse peuvent donc amener certains doctorants à déconnecter leur travail de recherche d’une idée d’insertion professionnelle, et à trouver dans cette déconnexion un apaisement. La thèse devient une activité personnelle, à faire à côté du travail, en prenant certes un peu plus de temps. Cette même idée peut paraître cependant décevante et frustrante pour ceux qui veulent faire carrière dans la recherche.

Tout est question de point de vue, et il me semble positif que les doctorants aient des profils, des âges et des expériences variés.

Mais pour tous, la question cruciale est : les points positifs (remarquables !) que l’on a décrits dans cet article, compensent-ils la dureté de certains parcours de thèse ? Vous devez avoir votre propre réponse. Elle est variable selon les personnes. Une doctorante m’écrit : « la thèse est une chose merveilleuse à vivre pour soi, mais les conditions dans lesquelles elle se passe ne valent pas le coup » ; une autre affirme au contraire, en utilisant les mêmes termes, mais inversés : « La thèse c’est dur psychologiquement ; mais pour ceux qui le veulent, foncez, c’est une expérience qui en vaut le coup ».

Eh bien, de mon côté, j’espère qu’il y aura toujours des personnes pour trouver que « ça vaut le coup », malgré tout, car j’ai peine à imaginer un pays où un tel espace de liberté et d’apprentissage serait réservé à une minuscule élite ou réduit à l’état de « projet » à gérer rapidement et efficacement !

Courage, chers thésards, et haut les cœurs !